La confusion qui existe entre les éditeurs de logiciels et les entreprises de services numériques (ESN) est l’une des plus courantes dans notre industrie. Et pourtant les différencier est primordial. Des liens étroits se sont évidemment forgés au fil du temps, et il n’est désormais pas rare qu’une ESN devienne à son tour un éditeur. Cependant, et ce malgré des ressemblances, le mode de travail et les tâches quotidiennes qui en découlent sont fondamentalement différentes selon la sphère dans laquelle on évolue.
Les ESN privilégient par exemple une approche client, à savoir une collaboration étroite avec lui en vue de développer une réponse cohérente à sa demande initiale. Leur offre se base bien sûr sur des capacités de développement de solutions spécifiques mais également sur l’intégration de produits préexistants. Le champ d’action pour les acteurs les plus polyvalents va de la prise en charge des prestations de Conseil en amont des programmes informatiques jusqu’à la gestion de l’hébergement et des infrastructures. En revanche, les éditeurs de logiciels, comme Sopra Banking Software, se focalisent davantage sur le développement et la vente de produits propres, répondant à des enjeux du marché. Leur déclinaison réside dans la fourniture à différents clients de ces logiciels « standardisés », pourvus de capacités d’adaptation afin de correspondre aux attentes de chacun.
Le positionnement de l’éditeur est cependant plus complexe puisqu’il est nécessaire pour adresser les plus grands acteurs du marché, d’être capable de construire une solution dédiée, à base de logiciels ou composants, garantissant une mise en œuvre accélérée, et une évolutivité dans le temps. Par ailleurs, la tendance à pouvoir proposer des modèles de solutions différentes où le produit est masqué au bénéfice du service est désormais en forte accélération ; on va alors parler de Managed Services ou encore de SaaS. Sur des marchés tels que la Banque ou les services financiers, l’éditeur doit choisir entre s’associer avec d’autres professionnels ou se transformer lui-même progressivement en éditeur/opérateur.
À ce titre, les éditeurs qui ont conservé une capacité d’intégration, de mise en œuvre et de pilotage des services associés à leurs produits en interne (au lieu de s’appuyer exclusivement sur des réseaux de partenaires intégrateurs comme les ESN), ont donc une longueur d’avance. L’avenir réside dans cette polyvalence dont sauront faire preuve les éditeurs capables d’intégrer eux-mêmes leurs produits et de les opérer, tout en continuant à s’associer à des partenaires intégrateurs pour des programmes plus complexes ou à plus grande échelle. Malgré les différences, les deux activités demeurent indispensables. Les ESN permettent notamment aux éditeurs de rester connectés entre eux. Elles aident aussi les clients à intégrer les nouveaux logiciels à leurs systèmes existants, tout en maintenant les services une fois l’étape d’intégration finalisée. Cette co-dépendance ne date pas d’hier et elle va se renforcer dans les années à venir. Les deux types d’activités vont devoir explorer d’autres façons de travailler ensemble afin de fournir des intégrations fluides, à travers des modèles opérationnels rapidement livrables et répondant pleinement aux demandes des clients.